Souvent des mots me viennent et tintent et me tiennent et se répètent. Aujourd’hui le verbe espagnol percatar est le pic-vert qui claque la mitraillette de son bec dans ma tête : percatar-percatar-percatar.
Percatarse veut dire “s’apercevoir”, affadi en français par le suçotement des cédilles. “Percuter”, traduirait-on en djeun’s.
Perspicace m’a sauté aux oreilles dans une page du roman de Gontcharov Oblomov. Le coup d’œil perspicace de l’ami Stolz, comme les consonnes percutantes de son nom, entrouvrent les yeux mi-clos d’un Oblomov somnolent de mollesse.
A propos de personnages de romans russes, je n’ai jamais pu m’habituer dans Crime et châtiment à ce que Raskolnikov ait pour prénom Rodion, comme s’il emmaillotait sa hache et ses tourments dans une pelote de laine ou un Damart.