Au salon de L’Autre Livre à Paris, je bavarde un peu avec les éditeurs du Temps qu’il fait. J’achète un livre de Joël Cornuault dont le titre me plaît et l’exergue m’enchante :
Je suis, en effet, un rêveur de mots, un rêveur de mots écrits.
Je crois lire. Un mot m’arrête. Je quitte la page.
Gaston Bachelard, La Poétique de la rêverie.
J’exprime à haute voix mon enthousiasme et un des éditeurs me dit : “Joël Cornuault est dans les parages, il va pouvoir vous le dédicacer”.
Je réponds : “Oh, je n’y tiens pas plus que ça. Les dédicaces me touchent quand elles proviennent de gens que je connais personnellement, sinon…” L’éditeur renchérit : “En effet… Nous recevons quantité de livres dédicacés, et ma foi… Mais les auteurs aiment faire les dédicaces.”
À ce moment arrive Joël Cornuault. Quelqu’un dit : “Nous parlions de dédicaces… Tu aimes les faire ?” Joël Cornuault répond, farouche : “J’ai horreur de ça”. Rires. Je dis : “Oh, je vous comprends, ne m’en faites pas…” Mais soudain je pense au Lièvre de Mars dans Alice au pays des merveilles : “Ou bien… vous pourriez me faire une non-dédicace ?” Petit silence. L’éditeur regarde Joël Cornuault. Qui finit par dire : “Comment vous appelez-vous ?…” Il prend le livre. Voici le résultat :
On remarquera que la plateforme WordPress publie cette dédicace dans la rubrique “Non classé”.