A force de frayer avec la mer, la plage se met à lui ressembler. A force d’être battue et taillée par la mer, la plage forme des vagues et des tourbillons. La mer s’imprime dans le sable. La mer travaille le sable et granule la plage.
La plage n’est pas finale, la plage est malléable, la mer anime le sable, le soleil et le vent dessinent des pans de plage mouvants.
Le sable et la mer c’est le sec et l’humide, le brûlant et le frais, le luisant sur le mat, l’écume sur le compact.
Grain de sel, grain de sable, grain de vie.
En français, sable et plage donnent sage.
Douce aspérité de la plage, patience de la plage aux lèvres tournées vers le large.
La plage est une plaie, accueille et recueille.
À la lisière de l’immense, la plage est penchée vers le navigateur.
Il n’est pas vain d’explorer les lisières.
Il n’est pas vain d’explorer la plage. Semelles, sabots, roues, fouillis de pattes de mouettes. Une histoire d’oiseaux se dessine sur le sable. La mer a creusé des cernes, tatoué des algues, accumulé des balafres.
Débris déposés sur la plage, la plage est un grain de page.
Texte de sable sur peau de sable.