N’aimant pas beaucoup les points d’exclamation, je suis séduite par cette phrase de Scott Fitzgerald : « Enlevez-moi tous ces points d’exclamation. Un point d’exclamation est comme rire de vos propres plaisanteries ».
Mais que penserait-il de ces pastilles jaunes qui s’écrient : ― Je ris, et vous êtes gaiement invités à rire avec moi : finement, franchement, à une larme, à plusieurs larmes, tête renversée, yeux révulsés, en montrant les dents, en clignant de l’œil, en tirant la langue, en levant un pouce, deux pouces, en applaudissant et en vous envoyant des cœurs et des baisers.
Peut-être trouverait-il après tout qu’il y a là beaucoup de nuances dans la bonne humeur, dans l’imaginaire positif comme on dit, et peut-être serait-il d’accord avec une initiative prise par l’Oxford Dictionary en 2015 :
L’Oxford Dictionary élit comme mot de l’année… l’emoji qui rigole avec larme de joie !
Mais Scott Fitzgerald penserait immédiatement que les points de suspension suivis du point d’exclamation que j’écris pour rapporter cette nouvelle sont pires que les triples points d’exclamation des publicités, et qu’ils sont là pour dire : « Attention, je vais vous étonner par un paradoxe tellement loufoque ! … Ah, ces Anglais ! » Il me donnerait le conseil de débarrasser ma phrase au plus vite de tout ça, et je crois que les lexicologues oxfordiens l’approuveraient avec un fin sourire et un « firm handshake ».
Lien vers une émission de France Culture sur le smiley, l’emoji et l’émoticone : https://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-moudre-dete/parlez-vous-lemoticone