« Un courage me revient », disais-je ici l’autre jour.
Ce courage a été stimulé au Marché de la Poésie de Paris par une dédicace d’Isabelle Baladine Howald à son dernier livre, M (éditions Isabelle Sauvage) : “Il faut continuer“.
Je voyais l’autrice pour la première fois. Je ne connaissais d’elle qu’un livre précédent, publié en 2016, Hantômes, écrit après la mort de son fils. Texte du deuil impossible dont la syntaxe brisée, « syntaxe de la mort, tirets, cessation de respirer » (p. 23), traduit une commotion profonde de l’être.
J’ai relu Hantômes cet été, et j’ai remarqué que le verbe continuer y apparaît à deux reprises en fin de séquence et à l’impératif.
La deuxième occurrence du mot (p. 26), est particulièrement émouvante :
« Plus tard, sortant de l’eau trop chaude, je sens
mon cœur battre dans les os :
‒ continue – »
Continue en italique et entre tirets, isolé en bas de page, léger comme un chuchotement.
Continue qui donne un prix encore plus grand à la dédicace que m’a faite Isabelle Baladine au mois de juin dernier.
Je l’en remercie chaleureusement.