Restons encore un peu avec Hélène Hoppenot.
Autre histoire de dédicace…
…trouvée également dans son Journal (26 janvier 1950). La fille et le gendre de Paul Claudel, Marie et Roger Méquillet, apportent à André Gide leur exemplaire de la correspondance Gide-Claudel pour qu’il la dédicace :
« En ouvrant le livre, Gide vit que sur la page de garde, Claudel avait déjà écrit la sienne : À mes chers enfants, en leur demandant pardon de la compagnie… Gide – du moins le dit-il – eut un sourire et écrivit en dessous : Avec mes excuses, Gide. »
Hélène Hoppenot ajoute sévèrement qu’il aurait pu trouver une phrase moins plate et plus cinglante pour Claudel et pour ce couple de mufles. Mais il me semble que cette ironie de Gide ne manque pas d’élégance.
Surtourisme
On a parlé l’été dernier d’habitants des Baléares ou d’autres lieux touristiques qui pour plusieurs raisons avaient fini par bloquer leur ville aux touristes.
En 1951, Hélène Hoppenot, qui est également une voyageuse et une photographe, se plaint en Grèce de la confusion dans l’organisation des transports et des visites, et dit le 7 mai : « Il faudra que la Grèce fasse de grands efforts pour attirer les touristes ».
Mais le lendemain elle dit : « Dernière visite à l’Acropole. J’y trouve, hélas, deux ou trois cents enfants d’une école grecque et des touristes trop voyants. »
Et une idée reçue à la manière de Flaubert se glisse insidieusement en moi : « Touriste : toujours trop voyant ».