« J’écris quand je sens que je passe par moi », dit Georges Perros (Papiers collés, 2).
«J’écris aussi loin que possible de moi », dit André Du Bouchet (Dans la chaleur vacante).
Ces deux affirmations, qui en onze syllabes se ressemblent au point qu’elles ont l’air de se répondre, ne sont pas selon moi contradictoires. Tout réside, bien sûr, dans le je et le moi dont il est question. On pourrait en faire une dissertation où figureraient le “Je est un autre” de Rimbaud, bien sûr, et le fragment du monologue du Figaro de Beaumarchais que j’aime tant (Acte V scène 2) : ” (…) quel est ce Moi dont je m’occupe : un assemblage informe de parties inconnues”.
Mais pour être honnête, la phrase de Georges Perros − que j’ai trouvée en exergue du livre de François de Cornière Un peu de nos vies –, me parle davantage en ce moment, comme une injonction à ne pas trop me cacher derrière des paravents de citations.
Bonjour Nathalie,
je ne sais si beaucoup ont remarqué que la formule de Rimbaud, même si elle est exacte (pour les autres nous sommes autre que ce que nous croyons être) pouvait s’inverser : l’autre est un je, ça change tout !
Bien amicalement