Emmanuel Moses

Il y a des gens qui sont poètes comme ils respirent. Voici un poème d’Emmanuel Moses que j’ai trouvé ce matin sur Facebook et que je reproduis ici avec son aimable autorisation :

DANS LE TRAIN

Derrière moi, un pied s’agite

Et en face, deux petits pieds reposent sur les genoux d’un père

J’ai encore en tête les pieds en chaussettes sur un siège vide

En revenant du bar avec ma minuscule bouteille de vin noir

Bref, je suis entouré de pieds

Ou bien c’est moi qui ne vois qu’eux,

Qui ai l’impression que le monde n’est fait que de pieds,

Qu’il s’est réduit tristement à des pieds

Suite à quelque cataclysme qui a effacé tout le reste, son immense variété féerique,

Les voyages sont curieux

Ils vous forcent à réfléchir

Alors que vous ne souhaitez peut-être au contraire que suspendre votre réflexion

Que vous imaginer, le temps du trajet,

Dépourvu de toute activité mentale,

Cette malédiction dont la vie, dès son origine, vous a frappé.

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