Non bain à Merville

Le soleil sort, l’écume de mer pétille. Me déshabiller ? Le soleil se renfrogne, évite les coins de ciel bleu. Je me ravise. Depuis un quart d’heure je reste à gratter mes boutons de moustique, malmenée par l’atmosphère. Quelques femmes tricotent tapies derrière un pare-vent, trois garçons donnent le change en exécutant des prises de judo, des enfants énervés escaladent le dos de leur père. Je compte trois personnes dans l’eau dont deux jusqu’à mi-cuisses, l’abdomen contracté.

J’avance de quelques mètres et me fais battre par le vent d’ouest. Il faut que je rentre mon linge avant la pluie ! J’enlève l’antivol de mon vélo, des garnements crient : « T’es un crapaud ! Ton vélo il est pas beau ! » Double honte.

Devant la corde à linge le soleil me picote, les nuages se donnent des joues joviales. Je prends un livre et m’installe sur la terrasse, les fougères se mettent à trembler, une goutte tombe sur ma page, je pars lire à l’intérieur.

Dans mon roman les choses ont lieu : des rencontres, des séparations, des actions, des réactions, des rebondissements, des dénouements. Quand il pleut il pleut, quand il fait beau il fait beau.

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Une réponse à Non bain à Merville

  1. de courson dit :

    j’aime beaucoup ce texte un indéfinissable douceur s’en dégage
    yoyo

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