La poète iranienne Forough Farrokhzad dont je parlais l’autre jour a également réalisé un documentaire. En mars 2013, lors du festival du Cinéma du réel au Centre Georges Pompidou, j’ai assisté à une projection inoubliable de La Maison est noire, tourné en 1962 dans une léproserie près de Tabriz, en Azerbaïdjan. Si elle avait vécu plus longtemps, Forough Farrokhzad – morte dans un accident de voiture à l’âge de trente-trois ans – aurait sans doute fait davantage de films.
Je me souviens en particulier d’un enfant à qui on demande : « Cite trois choses laides ». L’enfant répond : « Les yeux, les nez, les doigts ». Les autres enfants autour rient.
Puis :
— Décris ta maison
— Ma maison est noire.