Voir les 2 autres billets sur ce recueil de poèmes publiés ici le 6 et le 10 février.
Un motif important du livre est la recherche du bleu ̶ substance, heure ou lieu plutôt que couleur ̶ bleu du soir que l’ensemble de l’œuvre d’Antoine Emaz, poète vespéral, associe souvent à l’air et à la respiration. Il voudrait ici un bleu qui “dise autre chose que bleu”, qui puisse le tapisser intérieurement d’un “châle bleu-noir”, mais qui tend à se durcir en une matière lointaine et froide comme la faïence.
C’est alors que le dernier poème ̶ en prose et sans date, illimité comme les premiers ̶ réserve au lecteur une nouvelle surprise : dans « un bouquet d’anémones couleur nuit » s’ouvre une « issue bleue » :
Un peu comme s’il était possible d’habiter ici délesté du corps seulement regard sur un bleu outremer sans hier ni demain
En lien, l’excellente note de lecture d’Anne Malaprade sur le site Poezibao
http://poezibao.typepad.com/poezibao/2016/11/note-de-lecture-antoine-emaz-limite-par-anne-malaprade.html