Une petite gaieté

Je crois que je suis en train de retrouver une petite gaieté, celle qui me pousse à écrire des choses courtes et frétillantes.

Je prends d’abord la résolution d’arrêter de me dire : “Je suis la plus vieille de ce wagon de métro, de ma bande de soeurs, de-ceci-de-cela”. Penser à Lichtenberg: “Rien ne rend plus vieux que d’avoir sans cesse à l’esprit l’idée qu’on vieillit”. (Et il ajoute : “Je le sens bien en moi-même ; cela fait partie de ma production de poison”. Lichtenberg est mort en 1799, à 53 ans. C’est pour nous, la deuxième force de l’âge…)


Peut-être suis-je redevenue frétillante grâce à la lecture de là où je n’écris pas, le dernier livre  de Christiane Veschambre. Non qu’elle le soit elle-même – je la dirais plutôt frémissante – mais parce que chacun de ses livres cherche à rejoindre une certaine zone de mutisme en elle, et que c’est vivant. On retrouve ici le questionnement de Basse langue (2016), mais le texte se fait de moins en moins discursif. Le on se substitue volontiers au je et le vers à la prose :

qui continue d’écrire
là où on n’écrit pas ?
qui vit
là où l’angoisse
s’étire
libre occupante
toute résistance résorbée ?

Et je retrouve un lien vers un billet de 2021 sur Christiane Veschambre, suivi d’un émouvant commentaire de Jacques Robinet (un grand vivant lui aussi) :

Muettes (suite du billet du 29 octobre)

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Une dédicace

Au salon de L’Autre Livre à Paris, je bavarde un peu avec les éditeurs du Temps qu’il fait. J’achète un livre de Joël Cornuault dont le titre me plaît et l’exergue m’enchante :

Je suis, en effet, un rêveur de mots, un rêveur de mots écrits.
Je crois lire. Un mot m’arrête. Je quitte la page.

Gaston Bachelard, La Poétique de la rêverie.

J’exprime à haute voix mon enthousiasme et un des éditeurs me dit : “Joël Cornuault est dans les parages, il va pouvoir vous le dédicacer”.
Je réponds : “Oh, je n’y tiens pas plus que ça. Les dédicaces me touchent quand elles proviennent de gens que je connais personnellement, sinon…” L’éditeur renchérit : “En effet… Nous recevons quantité de livres dédicacés, et ma foi… Mais les auteurs aiment faire les dédicaces.”

À ce moment arrive Joël Cornuault. Quelqu’un dit : “Nous parlions de dédicaces… Tu aimes les faire ?” Joël Cornuault répond, farouche : “J’ai horreur de ça”. Rires. Je dis :  “Oh, je vous comprends, ne m’en faites pas…” Mais soudain je pense au Lièvre de Mars dans Alice au pays des merveilles : “Ou bien… vous pourriez me faire une non-dédicace ?”  Petit silence. L’éditeur regarde Joël Cornuault. Qui finit par dire : “Comment vous appelez-vous ?…” Il prend le livre. Voici le résultat :

On remarquera que la plateforme WordPress publie cette dédicace dans la rubrique “Non classé”.

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Soeurs et amies

La Maison de la Poésie de Paris a accueilli récemment deux écrivaines : Blanche Leridon, avec son livre Le Château de mes sœurs, qu’elle nomme “enquête sur les fratries féminines”, et Hélène Giannecchini, avec Un désir démesuré d’amitié – essai qui tient également de l’enquête – sur les liens qui se tissent ailleurs que dans la famille patriarcale, notamment dans des communautés queer.

Le premier point commun de ces deux livres est que les expériences décrites sont à la fois personnelles et générales. La réflexion est incarnée : c’est en tant qu’homosexuelle qu’Hélène Giannecchini mène sa recherche. Blanche Leridon n’aurait pas autant prêté attention aux fratries féminines si elle n’avait été la deuxième d’une famille de trois filles.

Toutes les deux éprouvent également le sentiment qu’une partie importante d’elles-mêmes n’a pas d’existence officielle, ce dont témoignent certaines lacunes dans la langue. L’avant-propos du Château de mes sœurs s’intitule “Le Mot manquant”. Ce mot, c’est sororie – comme on dit fratrie – proposé aujourd’hui par l’historien Didier Lett, mais qui n’est encore attesté par aucun dictionnaire. Hélène Giannecchini dit de son côté, en pensant à son éducation  : “une partie de mon histoire ne m’a pas été transmise”, et “il y avait des paroles manquantes. “

Avoir affaire au manquant : y a-t-il meilleur levier d’écriture ?

Le troisième point commun des deux livres est l’importance accordée à l’amitié. Comme l’indique le titre de son livre, Hélène Giannecchini cherche des formes de vie fondées sur des relations amicales. Blanche Leridon est soucieuse de fournir d’autres modèles de sororité que les sœurs jalouses de Cendrillon ou la complicité maléfique des sorcières de Macbeth. Je sympathise grandement, car je me suis de bonne heure liée à deux de mes sœurs. Une solidarité de dissidentes nous a été précieuse dans notre jeunesse, accompagnée d’une amitié qui perdure dans la maturité. Notre trio sororal est d’ailleurs devenu un quatuor grâce à notre jeune frère qui ne demande pas mieux.

Tout ceci est doux et joyeux.

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La lampada

Je retrouve entre les pages d’un livre un bout de papier que j’avais posé sur ma table de nuit dans mon hôtel à Rome l’été dernier, et où j’avais écrit :
La lampada non si accende
Censé traduire : La lampe ne s’allume pas.

De retour à Paris, je lis la Treizième poésie verticale de Roberto Juarroz :

Las lámparas apagadas
suelen encenderse nuevamente
de su propio agotamiento

Que Roger Munier traduit :

Les lampes éteintes
souvent se rallument
à leur propre épuisement

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Oh là là

Quand je suis en Espagne et que je dis que je suis française, on s’exclame parfois :  «¿Francesa? ¡Oh là là! »

Ma réaction est mitigée : que signifie cet oh là là-là ?

Je crois en fait que pour certains Espagnols, être français signifie employer souvent l’expression oh là là.
Je me suis longtemps rebiffée contre ce cliché qui me semblait tout aussi artificiel que le caramba que nous attribuons aux Hispaniques.

Mais j’ai quand même dressé l’oreille.
Cette interjection existe-t-elle dans les dictionnaires ? Dans mon vieux Robert, non. Dans le CNRTL en ligne, elle figure en rouge à la fin de l’article Oh, avec la définition : marque que le locuteur éprouve un sentiment de compassion envers quelqu’un (qui peut être autrui ou soi-même). Le Wiktionnaire, plus prolixe, comporte une vraie entrée Oh là là, et trois emplois: 1. L’étonnement, la surprise. 2. L’enthousiasme. 3. La déception, avec un exemple tiré de L’Hôtel du Libre-Echange de Feydeau. Le Grand Dictionnaire Larousse Espagnol-Français traduit Oh là là par : ¡Madre mía! Quant au WordReference bilingue en ligne, il ajoute : ¡Vaya! ; ¡Ay,ay,ay! ; et justement : ¡Caramba!

Mes observations personnelles dans la rue, les magasins ou les transports me font ajouter un certain nombre d’usages. Il y a le Oh là là de hargne comprimée : « Oh là là, vous êtes bien pressé » ; le Oh là là inquiet : « Oh là là, on va pas tous entrer dans ce wagon » ; le Oh là là dégoûté : « Oh là là là là là là, ça pue, ça schlingue, ça fouette ici » ; le Oh là là grivois suivi d’un clin d’oeil : “Oh là làààà !”; le Oh là là consterné, avec les mains sur les joues :  « Oh là lààààà ! le livreur a fait tomber tous les œufs par terre et les enfants s’amusent à les piétiner ! » Etc.

Donc, mes amis espagnols ont raison : Oh là là est la base du français. Il permet d’exprimer presque tout ce qu’on veut dire, comme le Goddam anglais pour Figaro : Les Anglais, à la vérité, ajoutent par-ci par-là quelques autres mots en conversant ; mais il est bien aisé de voir que God-dam est le fond de la langue… (Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, III, 5).

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Meret Oppenheim (post-scriptum des billets précédents)

À propos de métamorphose et de surréalisme au Centre Pompidou, mon amie Tatiana Puccianti me rappelle la présence de ce tableau de la peintre et sculptrice suisse Meret Oppenheim (1913-1985) intitulé Daphne und Apoll (collection particulière).

Un Apollon métamorphosé en pomme de terre et une Daphné qui n’a pas l’air de fuir l’union des végétaux… Il fallait y penser et la chose a dû plaire à Louise Bourgeois. Je découvre à cette occasion que c’est Meret Oppenheim qui conçut et réalisa en 1936, entre bien d’autres œuvres, le célèbre objet surréaliste Déjeuner en fourrure avec une tasse, une soucoupe et une cuillère en fourrure de gazelle (dont je ne sais plus si elle est visible actuellement au Centre Pompidou). Un des mérites de cette exposition est de présenter plusieurs femmes surréalistes, notamment cette artiste perçue autrement qu’un “modèle et muse de Man Ray, icône du surréalisme”, comme je viens de le lire dans un magazine d’art.

Il y a dix ans, le LaM, musée d’Art Moderne de Villeneuve d’Ascq (Nord), lui a consacré une rétrospective  :
https://www.musee-lam.fr/fr/meret-oppenheim-retrospective

 

 

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Les jours gigantesques…

… est le titre de ce tableau de Magritte peint en 1928, visible en ce moment à l’exposition Surréalisme du Centre Pompidou à Paris (prêté par le musée Kunstsammlung NRW de Düsseldorf).

René Magritte, “Les jours gigantesques”

Magritte en décrit le sujet au poète belge Marcel Lecomte* :

Le dessin, comme tu le verras, représente une tentative de viol, la femme visiblement est dans l’effroi. Ce sujet, cet effroi qui possède la femme, je l’ai traité avec un subterfuge, un retournement des lois de l’espace, ce qui le fait servir à un effet tout autre que ce sujet donne d’habitude. Voici à peu près : L’homme saisit la femme, il est au premier plan. Nécessairement l’homme cache donc une partie de la femme, celle où il est devant elle, entre elle et nos regards. Mais la trouvaille consiste à ce que l’homme ne dépasse pas les contours de la femme.

Le haut du corps de l’homme se moule donc exactement, comme une matière adhésive, sur les formes du torse et des hanches de la femme. L’homme n’est qu’un demi-dos et un bras prédateurs indétachables de leur proie, et l’espace alentour est rectiligne : un sol, un mur à gauche avec une plinthe, et un fond bleu identique à gauche et à droite,

L’étrangeté de cette peinture tient aussi aux teintes blêmes et grises prédominantes, et au fait que le crâne de l’homme se prolonge  par une ombre  difficile à identifier, située sous le bras gauche de la femme (ce qui n’apparaissait pas dans le dessin préparatoire que le peintre avait envoyé à Marcel Lecomte). Au centre,  la main épaisse de l’homme sur la cuisse massive de la femme qui esquisse un mouvement de fuite est ce qu’on remarque le plus immédiatement quand on est devant le tableau.

Magritte, comme à son habitude, nous met devant l’énigme de son oeuvre. Le titre évoque une gigantomachie archaïque (sans intervention divine pour opérer une quelconque métamorphose salvatrice…**). Mais la manche à boutons de la veste de l’homme situe la scène au XXème siècle, (le bouton et la boutonnière du milieu n’existent d’ailleurs pas, puisqu’aucune partie de l’homme ne « dépasse les contours de la femme »).

Magritte qui a intitulé plusieurs de ses peintures Le Viol s’en est bien gardé ici, car « mes titres sont choisis de telle façon qu’ils empêchent de situer mes tableaux dans une région familière, que l’automatisme de la pensée ne manquerait pas de susciter afin de se soustraire à l’inquiétude »***.

Et en effet, ce tableau est un des plus inquiétants de l’exposition en cours au Centre Georges Pompidou.

* https://fr.readkong.com/page/les-jours-gigantesques-1928-de-rene-magritte-reprises-3402466

** Voir ici, billet du 23 septembre 2024.

*** Cité par Bernard Noël, Magritte, Flammarion, 1976, p. 84.

 

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Métamorphoses

À un moment où la violence masculine est encore une fois d’actualité publique avec le procès Pélicot, je relis dans Les Métamorphoses d’Ovide l’histoire de Daphné, fille du fleuve Pénée.

Daphné aime courir librement dans les bois, les cheveux en désordre, ne voulant pas entendre parler de mariage malgré les injonctions de son père : « Tu me dois, ma fille un gendre ». « Enfant, tu me dois des petits-enfants ». Elle parvient à persuader son père de lui épargner toute union, mais il l’avertit : ” Ton charme empêche qu’il en soit / comme tu veux, ta beauté s’oppose à ton voeu.”

Et en effet Apollon s’éprend d’elle, se “laisse aller aux flammes” qu’il sent brûler en lui, et la poursuit dans la campagne :

Comme le chien de Gaule sur une plaine libre voit
un lièvre, à toutes jambes l’un cherche la proie et l’autre le salut ;
l’un semblable à qui croque déjà, déjà espère
tenir et serre les traces en tendant le museau,
l’autre ne sait pas s’il est pris, aux morsures
s’arrache et laisse la gueule qui l’accrochait.

Daphné à bout de forces supplie son père de changer son apparence pour échapper au dieu prédateur. En quelques vers denses et précis, Ovide décrit la métamorphose de la jeune fille en laurier :

(…) une lourde torpeur envahit les bras,
doux, le sein est cerclé de fine peau,
en feuillage les cheveux, en branches les bras poussent,
le pied jadis si vif colle aux racines figées (…)

Le Bernin, Apollon et Daphné, Galerie Borghese, Rome.

J’ai revu le mois dernier à la Galerie Borghese de Rome la magnifique sculpture du Bernin qui saisit la métamorphose dans son instantanéité dramatique.

Puis, dans un coin de la salle, mes yeux ont été attirés par une petite statue blanche verticale, très lisse et très sobre. Visiblement un corps d’adolescente dont le haut s’épanouit en fleur.
Pas de drame ici. Une croissance qui va de soi, sans obstacle et sans violence.

La statue est de Louise Bourgeois et s’intitule Topiary. Elle a été judicieusement placée à côté de la Daphné du Bernin.

J’ai consacré toute ma vie de sculptrice à métamorphoser les femmes en sujets actifs de leur histoire, et non en figures passives comme dans les mythes,

dit Louise Bourgeois.

J’ai été émue par la nouvelle métamorphose que présente cette simple statue.

(D’autres installations de la sculptrice ont été placées dans le reste des salles et dans le jardin, instaurant un riche dialogue avec diverses œuvres de la Galerie.)

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Continuer

« Un courage me revient », disais-je ici l’autre jour.
Ce courage a été stimulé au Marché de la Poésie de Paris par une dédicace d’Isabelle Baladine Howald à son dernier livre, M (éditions Isabelle Sauvage) : “Il faut continuer“.

Je voyais l’autrice pour la première fois. Je ne connaissais d’elle qu’un livre précédent, publié en 2016, Hantômes, écrit après la mort de son fils. Texte du deuil impossible dont la syntaxe brisée, « syntaxe de la mort, tirets, cessation de respirer » (p. 23), traduit une commotion profonde de l’être.

J’ai relu Hantômes cet été, et j’ai remarqué que le verbe continuer y apparaît à deux reprises en fin de séquence et à l’impératif.
La deuxième occurrence du mot (p. 26), est particulièrement émouvante :

« Plus tard, sortant de l’eau trop chaude, je sens
mon cœur battre dans les os :

continue – »

Continue en italique et entre tirets,  isolé en bas de page, léger comme un chuchotement.

Continue qui donne un prix encore plus grand à la dédicace que m’a faite Isabelle Baladine  au mois de juin dernier.
Je l’en remercie chaleureusement.

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Strates et correspondances romaines

C’est peut-être banal, mais toujours bon à dire : Rome est une des villes du monde où l’oeil, la mémoire et l’imagination sont le plus constamment sollicités.

A un angle de la via dell’ Orso, cette colonne antique incluse dans le mur de soutien d’une maison quelconque :
Au-dessus des bouteilles d’huile et des paquets de pâtes d’un Carrefour Contact, cette voûte, qui pourrait bien avoir appartenu en des temps lointains au théâtre de Pompée :

Etc.

Beaucoup d’édifices condensent ainsi en eux plusieurs strates de civilisation :  l’église San Clemente sur le mont Celio, a trois niveaux : la basilique supérieure (reconstruite au XIIème siècle) ; la basilique inférieure (IVème siècle) ; et deux maisons de Ier siècle dont l’une a été transformée en mystérieux lieu de culte à la divinité indo-perse Mithra.

A ces strates de civilisations s’ajoutent parfois des échos personnels qui se confondent avec d’autres échos…
Sur l’Aventin, j’ai visité l’église Sant’Alessio. Dans une chapelle à gauche en entrant, un stuc représente saint Alexis sous son escalier. Ce fils de patricien romain partit comme un mendiant en Terre sainte. Puis  il revint sur ses vieux jours à Rome, mais sa famille ne le reconnut pas, et il termina sa vie caché sous l’escalier de la maison paternelle.

Et je pense au livre de Jacques Lèbre Le Poète est sous l’escalier.

Dans sa famille, comme dans la société, le poète est sous l’escalier que tout le monde monte ou descend, sans jamais le reconnaître. Mais n’est-ce pas là sa place, naturelle ?

L’auteur éveille dans ce livre les « longs échos » baudelairiens de ses lectures, entremêlant à sa manière buissonnière les poètes qu’il a lus et aimés :
Je retrouve la note de lecture que j’ai faite ici en décembre 2021 : https://patte-de-mouette.fr/2021/12/10/jacques-lebre-sous-lescalier/

Puis je feuillette mon exemplaire du livre,

et un courage me revient.

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