Ismaël Savadogo est un poète ivoirien de 35 ans, qui a collaboré aux revues littéraires L’Intranquille et Traversées, à l’anthologie 120 nuances d’Afrique établie par Bruno Doucey, Nimrod et Christian Poslaniec aux éditions Bruno Doucey en février 2017, et dont le premier recueil, Le Sable de la terre (39 p., 10€), était paru en novembre 2015 aux éditions du Lavoir Saint-Martin. Ismaël Savadogo vient de passer près de deux mois en résidence d’artiste à Paris dans le cadre du Printemps des poètes 2017.
J’ai présenté ce recueil la semaine dernière dans la revue en ligne La Cause littéraire :
http://www.lacauselitteraire.fr/le-sable-de-la-terre-ismael-savadogo
Mais en relisant Le Sable de la terre aujourd’hui, j’ai envie de revenir un instant sur une quête poétique qui ne cesse pas de m’intriguer :
IX
(…) J’écris seulement des phrases
sorties d’une nuit noire et difficile ;
et je vois, une fois le jour venu,
tout ce que l’ombre retient.
Cette poésie issue de la nuit se projette vers un avenir et y cherche la lumière, dans une attente hypothétique et interrogative marquée par des futurs qui sont presque des conditionnels : “ce sera demain peut-être”, ou : “un jour peut-être”… Je crois qu’il ne s’agit pas d’espoir, mais plutôt d’une forme particulière d’espérance chrétienne : vertu d’espérance qui ne protège pas, ne donne aucune certitude de salut, mais guide cette quête obscure, place parfois des fleurs dans le désert de sable, et permet de poursuivre résolument la marche pour “agripper le ciel”.
XVIII
Allons vers chaque fois.
Fuyons
Vers toujours.
Avec un peu d’effort
revenons gravir le mont
après avoir creusé partout
pour chercher maintenant
à agripper le ciel.
Pour voir et entendre Ismaël Savadogo dans le cadre du Printemps des poètes : “la poésie est devenue… ma vie” sur youtube :
https://www.youtube.com/watch?v=Xo7ZQvQicDY