Quand je lis Colette (peu) je me dis : — Quelle abondance de sensations et quel art de les marier ! Voici un véritable écrivain.
Mais ‒ manque de sensibilité de ma part ? Rien ne me happe vraiment. Cette jubilation de parfums, de saveurs et de caresses me laisse froide.
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Voilà maintenant des poètes qui semblent me dire à tout instant : “C’est plus compliqué que ça », et les bras m’en tombent de respect. Et puis il y en d’autres qui me donnent envie d’être libre et d’avancer sur un ressort en sautant des cases : « De oca a oca, y juego porque me toca » / “D’oie en oie, et je joue encore une fois ». Je mets Sanda Voïca dans cette catégorie-là. “De voïca a voïca », d’exil à exil et d’Epopopoèmémés à Trajectoire déroutée…
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Il y a un nom pour désigner l’enfant qui a perdu sa mère : orphelin.
Il y a un nom pour désigner la femme qui a perdu son mari : veuve.
Il n’y a pas de nom pour désigner la mère qui a perdu son enfant.
Il y a les mots de Sanda Voïca : « La tombe blanche ovale dans mon corps ».
Il me semble que la poésie, ça peut être ça.