Le cardinal Marc Ouellet, Préfet de la Congrégation pour les évêques, constate qu’une fois sur trois les prêtres refusent aujourd’hui la charge d’évêque (journal La Croix du 12-12-19). Il dessine ensuite le portrait de l’évêque idéal : « Il ne suffit pas de souligner les vérités de la foi. (…) Les évêques doivent être moins professeurs et plus pasteurs (…) Il faut qu’ils aient de l’empathie pour les plus pauvres et les éloignés. »
Je me demande à ce moment de ma lecture ce que devient la charité chrétienne, mais elle apparaît quelques lignes plus bas : la communauté chrétienne « se renouvelle par la charité concrète ».
On dirait que la théologie est mise sens dessus dessous : la vertu théologale de charité, amour de Dieu pour ses créatures que l’homme reçoit de sa main (comme on le voit chez Giotto) pour la transmettre à son prochain, devient empathie, « charité concrète » que l’évêque fait remonter vers Dieu. Ce mouvement de remontée n’est d’ailleurs pas donné, comme si l’empathie libérait l’homme d’une relation trop verticale en même temps que s’éloigne le « professeur ». Je remarque aussi que charité a maintenant besoin en français d’un adjectif pour être bien entendu.
Décidément la charité s’empathe un peu.
Que dirait Pascal de ce nouvel « ordre de l’empathie » ?
Ah! le goût du jour, même la bonne église catholique s’y met! empathie et résilience remplacent charité et pardon. Je pense à Obaldia: “Notre Père qui êtes aux Cieux, que Votre nom soit sanctifié, que Votre règne arrive… De mon temps, on vouvoyait l’Éternel. Le tutoyer aujourd’hui ne semble guère avoir amélioré la situation.” (Exobiographie)
Ah oui, j’avais oublié “résilience” !
Excellent apport d’Obaldia à mon moulin, merci Marie-Paule !
en me relisant je remarque que j’ai oublié de taper le “vieille” de “la bonne vieille église catholique” mais enfin on dit bien cette “bonne dame”! 🙂 🙂
Le péché est en effet véniel. 🙂
🙂