Au Jardin des Plantes, un dromadaire se frotte de temps en temps contre une dune miniature. Je ne savais pas à quel point les dromadaires ont besoin de sable pour se gratter, se frictionner, se laver et se lover après leurs périples dans le désert. Il le mastique, il en a sur le cou, les joues, les naseaux, le pourtour de l’œil, s’immergeant comme il peut dans son désert parisien. Les yeux mi-clos, il fixe un point « derrière la muraille immense du brouillard”, (Baudelaire, “Le Cygne”) et rumine ses grains de sable, les pattes arrière recroquevillées.
Une petite fille passe avec une tétine dans la bouche : « Un dromanaire, regard’, maman, un dromanaire ».
Derrière le dromanaire, des merles s’éclaboussent dans un bassin.
Chacun de nous mène ici sa petite vie.