Dans le célèbre récit du Grand Inquisiteur des Frères Karamazov, Ivan Karamazov imagine Jésus-Christ à Séville au XVIème siècle, condamné par le Grand Inquisiteur à être brûlé pour hérésie et comportement perturbateur.
A quel procès serait-il soumis s’il s’avisait de revenir aujourd’hui ?
Des gens amenèrent à Jésus même des bébés pour qu’il les touche. Les disciples les virent et leur firent des reproches. Mais Jésus fit approcher les enfants et dit : « Laissez les enfants venir à moi ! Ne les en empêchez pas, car le Royaume de Dieu appartient à ceux qui sont comme eux.” (Luc, XVIII, 15, 16).
Ce n’est pas pour les enfants que l’entourage a des craintes, mais pour Jésus qui touche les enfants parmi beaucoup d’autres gens, comme le lépreux :
Jésus tendit la main, le toucha et dit : Je le veux, sois purifié. Aussitôt il fut purifié de la lèpre. (Matthieu, VIII, 3).
Ému par les pleurs d’une mère endeuillée, il touche même le cercueil d’un jeune homme :
Il s’approcha, toucha le cercueil et les porteurs s’arrêtèrent. Il dit : Jeune homme, je te le dis, lève-toi. Le mort se mit assis et commença à parler. Et Jésus le donna à sa mère. (Luc, VII, 13-15)
Jésus le Touchant est aussi le Touché.
(Référence principale de ce billet : Derrida, Le Toucher, Jean-Luc Nancy, p. 117-118, retrouvé hier dans ma bibliothèque).
Un croyant dirait que Celui qui nous touche, ne s’approche que parce qu’Il a été
d’abord touché par la détresse des malades et des mortels que nous sommes… Il mesure notre plus profond confinement.
Un abrazo
« Et voici, une femme atteinte d’une perte de sang depuis douze ans s’approcha par derriere, et toucha le bord de son vetement. Car elle disait en elle-meme: Si je puis seulement toucher son vetement, je serai guerie. Jesus se retourna, et dit, en la voyant : Prends courage, ma fille, ta foi t’a guerie. Et cette femme fut guerie a l’heure meme. »
Désolée, Martin, votre commentaire avait été classé automatiquement par WordPress dans les indésirables. Je viens de le découvrir et de le récupérer. Merci !