Pour Jacques Robinet
La fenêtre de ta chambre, Jacques, laisse voir un morceau de ciel. Tu n’as apporté ici aucun objet de ta grande maison. Sauf, en face de ton lit, une photo de celle qu’on appelait « la petite Thérèse », ta « complice depuis toujours ».
De toutes les figures tutélaires de ta vie : Jacques Maritain, François Mauriac, Julien Green, Françoise Dolto… c’est donc « la petite Thérèse » morte à Lisieux à l’âge de vingt-quatre ans que tu as choisie.
Dans Un si grand silence, cette figure se mêle à celle de ta mère adorée. Tu nous conseilles d’entrer dans l’église Notre-Dame des Victoires à Paris, de regarder la photo de Thérèse située à gauche en entrant, et tu dis :
Regardez bien ce sourire. Laissez-vous gagner par la profondeur de ce regard et vous me comprendrez peut-être. Je n’ai jamais vu, nulle part, une telle expression de bonté. C’est un regard qui traverse les apparences pour aller à l’essentiel. On se sent, face à lui, dénudé et mystérieusement allégé du fardeau que l’on traîne.
Je me suis promenée hier dans le quartier : sur la place, j’ai d’abord remarqué l’hôtel qui, de 1941 à 1944, abritait le Commissariat Général aux Questions Juives. Puis je suis entrée dans l’église et j’ai senti la bonté du regard de « la petite Thérèse ».
Le mot que tu emploierais serait peut-être : espérance ?
Très beau Nathalie
Merci, Marie-Paule !