Deux petites notes de février

Sommet de l’IA

J’ai lu il y a quelques mois, dans les sous-titres d’une rencontre littéraire des plus respectables enregistrée sur You Tube :
Coctto pour Cocteau
maJacob pour Max Jacob
Mathis pour Matisse
Cap Paulinaire pour qu’Apollinaire.

***

Apichatpong                                                                                                         Pour D.L.

Quand j’étais en 6ème ou en 5ème, on nous a donné un sujet de rédaction : « Le nom ou le prénom d’une personne que vous ne connaissez pas résonne en vous et vous fait rêver. Décrivez ce que vous ressentez, puis racontez votre rencontre avec cette personne. » Je crois avoir choisi le prénom Solange, avoir imaginé une nouvelle amie pourvue de toutes les qualités qui manquaient à mes sœurs, et avoir été enfin grandement déçue de la rencontre.

Apitchatpong Weerasethakul, “Fragments de nuit”

Pour ma rédaction d’aujourd’hui, je choisis le prénom du cinéaste thaïlandais Weerasethakul : Apichatpong. Depuis que j’ai vu une belle exposition de son œuvre à Paris ce nom me passe régulièrement dans la tête. La nuit, je me retourne dans mon lit en me répétant : Apichatpong, Apichatpong, Apichatpong, comme une balle que je fais rebondir contre les parois de mon crâne.

Quand, à l’orée du jour, j’ai des pensées qui sautillent en moi, j’ai envie de les appeler  pensées apichatpong.

Mais la rencontre avec la personne n’est pas ici décevante et l’oeuvre du cinéaste mérite bien mieux que ces divagations sur son prénom (voir le lien ci-dessous). Les éléments de la nature tremblent et se superposent : une araignée mange un moustique, un papillon vole à travers des ombres, un chat s’installe sur la feuille où écrit un homme de dos. Chacun mène sa vie dans un présent où rôde un passé, entouré de présences visibles et traversé de fantômes invisibles.

https://www.centrepompidou.fr/en/magazine/article/apichatpong-weerasethakul-aux-confins-du-monde

 

 

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2 réponses à Deux petites notes de février

  1. Jacques Lèbre dit :

    Bonjour Nathalie,
    étrange comme des prénoms ou des noms d’abord perçus comme imprononçables finissent par entrer dans la mémoire : Atahualpa Yupanqui pour moi il y a de nombreuses années. Et un peu oublié aujourd’hui.
    Bien amicalement.

  2. Daniel Levinson dit :

    Les relations invisibles, titre de ton avant-dernier message, qualifient bien celles qui unissent les personnages d’Apichatpong entre eux, et celles que ces personnages tissent mystérieusement avec leurs spectateurs.

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