Il m’arrive de profiter de ce blog pour tenter de résoudre mes problèmes de traduction et je n’ai jamais été déçue de vos suggestions !
Il s’agit aujourd’hui d’un poème d’Estela Puyuelo intitulé Eva : une nouvelle Ève, délivrée de tout péché originel, aime déambuler seule chez elle, nue ou dans sa vieille robe de chambre de feutre. La fin du poème dit :
(…) paseo como Eva/en el paraíso de andar por casa.
Ce qui donne en français :
je me promène comme Eve /au paradis du…
Littéralement « andar por casa » signifie « marcher, se promener dans la maison ». Mais l’expression « de andar por casa » qui s’applique à des vêtements de tous les jours, des repas sans tralala, des pantoufles un peu avachies ‒ bref, à tout ce qui est familier, ordinaire ‒ n’a pas d’équivalent direct.
J’ai mis d’abord : « au paradis du sans apprêt », mais c’est plus sophistiqué en français qu’en espagnol. Puis, dans un moment d’égarement ravi (comme il s’en produit quand on croit avoir résolu un problème), j’ai remplacé par : « au paradis des pantouflards »…
Surtraduction frisant le contresens : « pantouflard » a une connotation péjorative tout à fait absente du texte espagnol. Je suis donc revenue à « sans apprêt », après avoir essayé : « de l’ordinaire », « du sans-façon », « de tous les jours ».
À moins que : « au paradis des casaniers », ou « des sédentaires »… ?
Si l’un d’entre vous trouvait mieux, ma reconnaissance serait grande !
du chez soi 🙂
Tout simplement… L’idée n’est pas mauvaise !
Au paradis de la maison heureuse ?
Ou alors “au paradis de la maison” ? (“Heureuse” peut être sous-entendu par le texte original, mais ce n’est pas dit).
Merci !
Ah ! Pas fastoche de traduire cette notion de laisser-aller alangui. Modestes contributions :
– je me promène comme Ève en son paradis familier,
– je me promène comme Ève dans son intimité paradisiaque.
Bonsoir, Nathalie,
une autre possibilité :
“je déambule comme Eve / au paradis de l’intimité de la maison”
Sans la totalité du poème, c’est-à-dire le contexte d’ensemble, c’est difficile…
Bien amicalement.
Merci, Jacques. Oui, il y a bien une intimité, et je comprends aussi qu’il soit difficile de proposer quelque chose sans le contexte, surtout en poésie.
Je me promène comme Ève
/Nonchalante en paradis
/Au paradis du nonchaloir
Joli, “au paradis du nonchaloir”… très baudelairien !
Bonjour Nathalie, Pouvez-vous nous donner le contexte ou le passage ? L’expression “De andar por casa ” a un sens nettement péjoratif. Le ton est sarcastique. Bonne journée. CFA.
Suite au commentaire de Claude Ferrandiz :
Je déambule comme Eve
En souillon au paradis.
“Souillon” est rigolo mais encore plus péjoratif que le “pantouflarde” que j’avais trouvé ! Comme c’est le premier poème d’un recueil nettement féministe, je crains que l’on comprenne tout à l’envers !
…En nuisette, alors ?
Comme Eve, je déambule
En l’Eden et en vieilles mules.
!!!
La rime “déambule/mules” associée à l’Eden, c’est pas mal ! Merci, Isabelle Marrier 🙂
Bonjour !
Un bon point si je trouve ? (Comment dit on bon point en espagnol ?)
Pourquoi pas : « au paradis des traîne-savates ! »
Amicalement …
Oui, mais c’est encore plus péjoratif que “pantouflard” ! Un buen punto quand même 🙂