Esquisses de réécritures un peu potaches mais tentantes :
L’art et la vie
L’histoire de la peintre et poète Aurélie Foglia dont le compagnon a détruit toutes les toiles a ramené à mon esprit celle du Portrait ovale d’Edgar Poe : un peintre de renom fait poser jour et nuit sa jeune et patiente épouse, sans vouloir s’apercevoir que les couleurs qu’il étale sur sa toile sont littéralement tirées du visage de la femme qui dépérit de jour en jour et pousse son dernier souffle quand le portrait se termine.
Une réécriture du XXIème siècle présenterait la femme comme une artiste de talent et l’homme comme un « pervers narcissique malheureux » selon les critères de Marie-France Hirigoyen, “l’articide” se substituant au vampirisme féminicide d’un être possédé par l’Art.
Coïncidence : en regardant la biographie d’Aurélie Foglia, j’ai vu que son premier recueil de poèmes s’appelle Hommage à Poe.
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Phrases qui fusent
Ce qui me plaît dans les SMS, WhatsApp, tweets et commentaires Facebook, c’est qu’ils permettent de faire fuser plein de petites phrases rigolardes. Je suis sûre que Balzac aurait beaucoup aimé ça et que les locataires de la pension Vauquer auraient constellé la galaxie Internet de remarques pleines de –rama (suffixe à la mode quand l’art des panoramas faisait fureur à Paris) :
‒ Il fait un fameux froitorama, dit Vautrin. (…)
‒ Illustre Monsieur Vautrin, dit Bianchon, pourquoi dites-vous froitorama ? Il y a une faute, c’est froidorama.
‒ Non, dit l’employé du Muséum, c’est froitorama, par la règle : j’ai froit aux pieds.
Etc.
La séance de pose me rappelle, plutôt que le fantastique, le beau film de Céline Sciamma, “Portrait de la jeune fille en feu”. Je n’aurais d’ailleurs pas dû faire connaissance avec cette réalisatrice par ce portrait. Ses autres films, après la Jeune fille en feu, sont plats et décevants.