Pour Marie-Paule
Tant que j’aurai un papier, un stylo, au moins un genou, au moins une main, au moins un œil, et ma petite gaieté, je me sentirai à l’abri du pire.
(A la sauvette, parfois.)
Tant que j’aurai mes cahiers de citations j’oserai avancer :
– Pas besoin de beaucoup d’espace, si on creuse. (Antoine Emaz)
– En résumé il n’y a pas de sujet, il n’y a que ce qu’on éprouve. (Emmanuel Bove)
– “Ciel” dit plus que “ciel bleu”. (Jules Renard)
Etc.
Et tant que j’aurai ce blog pour reprendre ces cahiers…
Je disais dans un billet de 2018 :
« J’éprouve quatre plaisirs à copier dans un cahier spécial les phrases des auteurs que j’aime : écrire à la main sur des lignes ; absorber physiquement la phrase que je relève au moment où je l’écris ; relier des phrases aimées à d’autres phrases aimées ; relire ce que j’ai copié qui jamais ne me déçoit et toujours me remet au centre de moi-même. »
J’ajoute aujourd’hui un cinquième plaisir : voir et toucher les couvertures de mes cahiers de citations. Lignes, plumes, jungle, et le travail paisible de la laitière.
Alors toutes ces pages emplies des riens et du tout que nous avons parcourus et lus.
Je me souviens, j’avais recopié :
J’écris comme on espère,
comme on s’avance à bras ouverts
de l’autre côté vers l’autre rive,
comme on observe de la fenêtre
l’envol du vaste océan,
comme on fouille dans la verdure
à l’ombre de quelques pierres
pour dénicher une gorgée d’azur,
comme l’on chante simplement
pour le plaisir immodéré de vivre…
Bernard Perroy
Je ne connaissais pas, merci ! Il y a aussi un livre que je vais lire dès que possible car je crois qu’il parle aussi de toutes ces lectures qu’on picore et dont on se nourrit : “La Poète est sous l’escalier” de Jacques Lèbre, chez Corti.
J’ai trouvé ceci hier chez Thierry Metz, grand poète que je découvre. A défaut de mieux, je t’offre une nouvelle citation, une des plus belles à propos de l’amour, que j’ai lues depuis longtemps :
Ta présence est mon seul présent.
Je ne sortirai pas de cette source.
Un abrazo
Très beau ! J’ai cherché aujourd’hui des livres de lui au Salon de l’Autre Livre mais n’en ai pas trouvé d’autre que “L’Homme qui penche” que j’ai déjà. J’en ai profité pour bavarder un peu avec l’éditeur de Pierre Mainard, très sympathique.