Un très haut navire est à quai. Sur le pont supérieur on voit l’impératoriteur, raide et blanc. En contre-plongée, très haut et très gradé. Comment va-t-il mettre pied à terre ? Aucune passerelle n’est assez haute et l’impératoriteur ne veut pas condescendre d’un étage. On avance une grue. Il s’installe sur la plate-forme et salue la ville en levant les bras. Puis il descend un escalier tournant, on le voit un peu entre les mailles du fer. Il fait un froid humide, crachinant. L’impératoriteur et sa suite sont maintenant debout sur le quai, accueillis par des responsables municipaux de moyenne envergure. Un groupe de majorettes a terriblement froid aux cuisses, et je ne peux plus fixer mon attention sur l’impératoriteur, happée par leur chair de poule et leurs lèvres violettes qui grelottent et gèlent mon récit. Ssssautent… pied sur l’autre, se fffrottent… mmains,…. cccuisses, se ssss dans le dos, se frrrr… mains… cccc.
Me laissant posséder par un détail insignifiant je ne sais plus finir mon histoire.
Mon ami Dany Pinson me propose cette belle image du film d’animation de Sylvain Cholet Les Triplettes de Belleville, et il ne fait pas de doute que ce navire est de très haut bord.
Merci à lui.
Toutefois, s’il me fallait décrire l’image qui figurait dans mon rêve, elle ressemblerait plutôt à ceci :
Si le grandeurs gelées dans leur folie pouvaient rater une marche et tomber à l’eau, nous n’en serions pas à nous tordre le col en les injuriant de trop loin. Ce monde terrifiant a de quoi nous congeler si on ne fait pas un pas de côté; mais est-ce possible? Il y a trop de majorettes qui applaudiront jusqu’à la fin les Ubu rois. Trop de médias assourdissantes de sottises et de veulerie. La folie ne “met jamais pied à terre”. Courage ! Garde la barre!
Un abrazo
Je m’amuse de temps en temps à faire des ébauches de récits à partir de rêves et tes commentaires me font toujours plaisir. Il y a en ce moment une imperatoritrice que j’aimerais bien voir la tête sous l’eau ce soir!
Vous savez toujours le faire, ce pas de coté. J’adore votre histoire sans fin (elle n’a en fait pas même commencé) ces majorettes qui frottent leurs pauvres cuisses, et le claclavvvier quiqui s’en mele, s’emmêle…
Ah ! Que voila un joli cauchemar finement raconté. En le lisant, les images des Triplettes de Belleville me sont revenues en mémoire, pleines de charme et de vertige. Continuez à nous raconter vos rêves s’il vous plaît, vous le faites si bien.
Je viens de voir des images de ce film que je ne connais pas !
Cette nuit sera un peu plus sereine…