Ma maison

Ma maison n’est pas coquette. Elle ne fait pas partie de celles qui “calculent leur paraître”, selon l’expression de James Sacré.

C’est une maison où des gens ont vécu ensemble pendant assez longtemps, une famille après une autre, depuis bientôt un siècle.

Ce n’est pas ma maison de famille, donc je n’y sens pas de fantôme. Mais elle me rappelle plusieurs maisons de famille : de moi, d’autres personnes, de livres. Elle est à moi et comme moi.

Elle a un escalier, un jardin de devant et un jardin de derrière qui communiquent par un étroit passage et ne se ressemblent pas.

C’est une maison d’enfance, d’adolescence, d’âge adulte, de vieillesse. Une maison de tous les âges, pas forcément les miens.

La laisser être ce qu’elle est. Ne pas la photographier, ne pas la décrire davantage.

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2 réponses à Ma maison

  1. robinet dit :

    Oh! les maisons… Comme je comprends et partage ce que tu écris de la tienne. Une maison avec un passé, mais qui n’est pas celui d’avant, celui des parents… Maison qu’on fait sienne, d’autant mieux qu’elle ne résonne pas de trop de souvenirs importuns. C’est ce que j’ai trouvé moi aussi dans ce village perdu. Comme la tienne, elle a deux jardins qui ne se ressemblent pas et… depuis deux semaines un vrai poulailler avec deux poules et dix poussins! Etrange aventure, devenir fermier à 85 ans! . Bueno, que suerte ténemos! Un abrazo

  2. Dany Pinson dit :

    Suggérer sans décrire, tout l’art est là. Petites maisons intemporelles et chargées d’histoires. Dans une rue privée d’une banlieue chic, de miens parents ont fait construire une belle maison dans le goût des années 50, avec un petit jardin devant communiquant avec un beau jardin derrière, ombragé par un châtaigner aujourd’hui centenaire. Dans cette rue privée s’élèvent aussi de prétentieuses villas, mais à un coude de la rue, sur une parcelle plus petite, se cache une modeste bicoque au milieu d’un fouillis végétal mal maîtrisé. Cette maison appartenait, appartient peut-être encore, à la famille d’un célèbre aviateur. La maison des F., disait ma tante. J’ai toujours aimé cette maison, un pied-de-nez fait aux dépens des nouveaux-riches alentour, une plaisanterie discrète et charmante. Pendant que je vous écris, Gaspard et Gaston, mes bourdons domestiques, butinent furieusement mes lavandes. Puis-je les mettre dans une boîte d’allumettes et vous les poster, pour qu’ils puissent profiter un peu de vos mystérieux jardins ? Ils ne m’en diront rien au retour, promis.

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