Autres nourritures de Septembre

Comment je lis aujourd’hui

À la manière dont mangent les mouettes, je mets une coquille dans mon bec, m’envole, lâche la coquille, me pose sur elle, la décortique un peu. Si elle ne s’ouvre pas assez je recommence l’opération. Une, deux, trois fois. Si elle ne s’ouvre toujours pas j’abandonne.

J’essaie de ne pas me noyer dans ce que je lis mais de trouver le point d’ouverture qui me convient.

J’essaie ensuite de faire des rapprochements.

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Phrase de Proust sur Nerval

Si un écrivain aux antipodes des claires et faciles aquarelles a cherché à se définir laborieusement à lui-même, à saisir, à éclairer des nuances troubles, des lois profondes, des impressions presque insaisissables de l’âme humaine, c’est Gérard de Nerval dans Sylvie.

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Dans l’Encyclopédie de la peinture chinoise*…

… je picore ces préceptes de Lieou Taochouen, p. 16 :

Les six supériorités :

Chercher dans la rudesse le mouvement du pinceau : première supériorité.
Rechercher le talent dans l’inhabileté : deuxième supériorité.
Chercher la force dans la finesse et la délicatesse : troisième supériorité.
Chercher la raison dans le dérèglement et la singularité : quatrième supériorité.
Sans encre, chercher le ton : cinquième supériorité.
Dans une peinture plate, chercher l’espace : sixième supériorité.

Rudesse, inhabileté, force dans la finesse, raison dans le dérèglement… on est ici aussi “aux antipodes des claires et faciles aquarelles”.

*Référence de l‘Encyclopédie : voir ici billet du 18 septembre.

 

 

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