Des mots parfois me grattent la tête. Mercredi dernier, c’était le cas (je ne sais plus pourquoi) du mot havresac, quand je suis entrée dans une librairie acheter Les Tristes d’Ovide. Je voulais voir le contraste avec L’Art d’aimer que je viens de lire avec beaucoup de plaisir. La situation d’Ovide ressemble un peu à celle du Sade dépeint par Marie-Paule Farina. Il a payé d’un long exil un livre libertin de jeunesse (d’ailleurs très drôle, et plutôt innocent à nos yeux d’aujourd’hui.)
À la caisse de la librairie, un jeune vendeur m’a demandé si je voulais un sac. J’ai répondu: “Non merci, je vais le mettre dans mon havresac”. Puis je me suis demandé tout haut : “Qu’est-ce que ça veut dire, au juste, un havresac ?” Le vendeur m’a répondu, rêveur : “Pour moi, c’est un grand sac où on met tout ce qu’on a dans la tête”.
Puis il a cherché le mot sur son téléphone mais je n’ai pas besoin d’autre définition que la sienne.
nous nous rencontrons une fois de plus, ce matin je lisais l’entrée “merguez” du Bardadrac de Gérard Genette où, dit-il, on trouve un peu tout et n’importe quoi comme dans le fond d’un sac de dames. Trouver une entrée merguez dans un dico de Genette où il raconte une histoire de marchands de merguez à Bab el Oued qui lui a été racontée par Derrida, ça montre s’il en était besoin comme ton histoire de havresac qu’il est toujours difficile de prévoir ce que chacun a en tête. 🙂
Havre-sac, l’idée est plaisante et joliment régressive ! In utero … félicité suprême !
Excuse du peu !
Un abrazo
Tu complètes merveilleusement la définition du libraire. En effet, havre-sac… Le paradis.
Un paradis de kangourou, duquel on sort, puis dans lequel on rentre, contrairement à l’autre.