Un cygne et une pâquerette

Je lis dans les Carnets de Jean Follain : « Que de choses nous ignorons. Moi je ne sais reconnaître ni les arbres ni le chant des oiseaux. »

C’est un aveu qu’il a fait, dit-il, lors d’une promenade un peu avinée aux Buttes-Chaumont avec Drieu La Rochelle.

Imaginons que c’est le lendemain, en repensant au lac des Buttes-Chaumont, qu’il aurait écrit ce poème, que je pioche dans Exister :

L’Ile
Sur l’étang du château
reste une île
où se tiennent les vieux cygnes
elle n’est utile qu’à leur repos
nulle femme ne s’y cache plus
ni par amour ni par calcul
la pâquerette y sort de terre
et la lenteur s’y résume.

Réjouissons-nous alors de son ignorance en botanique et en ornithologie.  Quelques vieux cygnes, une pâquerette (et une assonance hardie) suffisent à sa poésie.

 

 

 

 

 

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Une réponse à Un cygne et une pâquerette

  1. J’ouvre parfois Exister, mais vous le lisez tellement mieux. Amicalement,

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