Eichendorff
Je ne connais pas très bien la littérature allemande, et c’est par l’intermédiaire de Georges-Arthur Goldschmidt que j’ai eu le désir de lire Scènes de la vie d’un propre à rien de l’écrivain romantique Eichendorff, qui a immédiatement touché mon cœur par l’extrême proximité qu’il sait établir entre l’harmonie la plus céleste et la cacophonie la plus sinistre. Il est possible de passer sans transition d’un chant angélique aux insultes grossières proférées par un perroquet, et ce monde concordant-dissonant éveille en moi beaucoup de choses.
Dans le métro
Deux personnes sont sur une même banquette, à un siège d’écart : un jeune homme avenant qui lit une partition du Magnificat de Pergolese avec une expression de chant intérieur et un pied qui bat la mesure. Un vieillard qui roupille, la tête enfoncée dans le cou et dans le col du pardessus : on voit une longue chevelure grisâtre, un jean sale, un pied nu à demi enfoncé dans une basket et l’autre en dehors de la basket.
Deux paires de pieds et deux mondes dans le même rectangle de banquette.
Renouvellement
Ce blog a six ans, je viens d’en renouveler l’hébergement. Décidément, l’appellation Patte de mouette me plaît chaque année un peu moins. Elle me fait penser aujourd’hui à une enseigne de magasin de cabans, marinières et cirés dans une rue piétonne de station balnéaire normande. Je ferais mieux de l’appeler simplement Patte, ou Pâte. Je pourrais aussi lui attribuer un nom d’une plus haute tenue littéraire : Passages, en hommage à Michaux ; ou Fessepinte, en hommage à Rabelais ?
À suivre.
Chère Griffomane, bravo pour les 6 ans d’existence de Patte de Mouette! Longue vie à ton blog!
Merci Lulu ! “Griffomane” ne me plaît plus non plus. Je vais me trouver bientôt un attribut plus digne !
Bon, moi j’aime bien Griffomane, mais à toi de voir, c’est ton petit nom…
Peu importent les pattes, c’est le vol qui nous enchante! De ce point de vue, ton Blog est une réussite. Bravo !
Un abrazo
Merci, Jacques. Bon vol à toi aussi ! Un abrazo.
Merci Beaucoup Nathalie pour ton blog que je lis régulièrement avec plaisir. Buen finde. CF.
Et moi j’apprécie les vrais voyageurs !
Je n’ai ouvert votre ”carné de apuntes” qu’en vol il y a dix-huit mois, mais j’attends toujours le dernier billet avec impatience, et le lis avec plaisir (mais en me grattant le crâne parfois).
Paresseux comme je suis, si je me lançais comme vous dans cette entreprise au long cours, je l’intitulerais Plume de couette. La patte de mouette est poétique et, griffue, racle un peu la gangue et l’ankylose.
Bravo pour le glaçant portrait sur banquette de notre époque.
“Plume de couette” ? Bon, en effet, pour un blog de ronflomane.