Pour T
(14 mars 2021 : ce billet du mois d’août a été mis en renvoi de mon billet d’aujourd’hui “La course des fourmis”. Pour y avoir accès si vous avez été fourvoyé sur celui-ci, cliquer dans la colonne à droite “billets récents”.)
… C’est ce que je murmurais sur ce blog l’autre jour, me référant secrètement à l’écriture. Et voici que m’enhardit Jean-Paul Michel, plus optimiste et encourageant que son ancien camarade de classe Pierre Bergounioux :
Même lorsque l’on est tout à fait perdu et que l’on chemine à tâtons, il peut arriver que l’on fasse une découverte (…) Pendant des années, des années et des années, on écrit avec le sentiment de se perdre de plus en plus et, un jour, à notre surprise, et sans que l’on ait à le choisir, ni même toujours que l’on s’en rende compte dans l’instant où cela advient, on a le sentiment que quelque chose s’est fait tout seul, que certaines choses nous ont été données.
Ou bien ceci :
On écrit, pendant des décennies, avec le sentiment d’un échec inévitable, et puis, un jour, quelque chose « prend » (…) qui nous emporte sur des voies où l’on n’aurait jamais imaginé devoir aller un jour.
Assez prochainement et sur un thème voisin qui me tient à coeur, j’évoquerai le Philosophe scythe de La Fontaine.
Nathalie, avez-vous lu la correspondance entre Pierre Bergounioux et Jean-Paul Michel. Je suis un grand admirateur de Bergounioux. Je n’ai découvert Jean-Paul Michel qu’il y a peu.
Je n’ai pas lu cette correspondance mais je la connais par des rencontres des 2 amis à la Maison de la poésie et ailleurs. C’est très drôle de les voir ensemble : autant Bergounioux est sec, renfermé, mélancolique, autant Michel est ouvert, souriant, taquinant son copain. Mais je crois que Bergounioux est un plus grand écrivain.
Je les ai vus ensemble à la librairie Compagnie. Bergounioux était alors tel que vous le décrivez. Et, de plus, il était presque aphone. Une année ou deux avant, il avait présenté son Journal. Ce devait être en 2016. Je l’avais trouvé en meilleure forme.
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