Deux questions de syntaxe

Un usage du quoi

Léa Salamé à ses interviewés sur France Inter : « Si on vous propose d’aller voir Polanski, vous faites quoi ? »… « L’augmentation du chômage, ça vous dit quoi ? »

J’allais appeler ça la syntaxe Salamé quand j’ai entendu la même tournure chez Olivia Gesbert sur France Culture.

Prenons donc acte de la mise en désuétude du très raffiné qu’est-ce que. Ma copine de classe espagnole Concha s’en attristera, elle qui s’amusait tant à répéter « Qu’est-ce que c’est que c’est que ça… »

Un non-usage du je

Il y a dans certains courriels d’écrivains une manière affairée de ne pas dire je qui trahit une omniprésence du je.
« Chère N,
Content de t’avoir vue.
Te signale une signature à 16h avec Y.
Voulais te prévenir.
T’embrasse,
X »
(On a envie d’ajouter en PS : « Pour le je, voyez ma biographie ».)

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2 réponses à Deux questions de syntaxe

  1. marie paule Farina dit :

    le directeur littéraire de l’éditeur qui a publié mon premier livre m’avait renvoyé mon texte pour une dernière correction en me disant simplement : ” ici, nous n’aimons pas le je” et ça m’avait tellement mise en colère que j’avais rajouté à mon texte un passage qui y est toujours: “Dans l’un de ses Séminaires Lacan écrit non sans humour: “Ce n’est pas moi, c’est Saint Jean.” Tous les discours de pouvoir sont des discours écrits du point de vue de Dieu ou de ses saints… Il y a des philosophes malades comme il y a des critiques malades, et ils se reconnaissent au fait qu’ils s’abritent derrière une objectivité et un anonymat de bon ton.” et j’ai pu continuer en utilisant très tranquillement le “je” et sans plus avoir de remarque. 🙂 🙂

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