Au bord de la route rapide

Octobre 2023 :

On marche le soir près d’une maison au bord d’une route rapide.

La lumière est allumée dans deux pièces : une salle à manger et une cuisine. Dans la salle à manger une famille est attablée. Dans la cuisine une femme seule s’affaire.

Les voitures passent vite. C’est l’heure de manger.

La femme seule va et vient entre cuisine et salle à manger. On a le temps d’espérer que quelqu’un va l’aider à porter des plats, débarrasser. Mais non.

On passe notre chemin. Demain ce sera pareil, et après-demain, et les voitures se presseront sur la route rapide.

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Appendice au billet du 4 février sur Jon Fosse

 

Jon Fosse (f. 1959). Norsk forfatter, dramatiker og oversetter.
Fotografert Februar 2019
Foto: Tom A. Kolstad

Ce que je disais l’autre jour sur Jon Fosse pourrait donner à croire qu’il s’agit d’un écrivain un peu illuminé. Ces quelques lignes montreront que sa ferveur le porte  vers les choses les plus simples et les plus concrètes.

Le narrateur de L’Autre nom, le peintre Asle, a pour voisin un vieux pêcheur nommé Åsleik. Les deux hommes comparent leur activité et se demandant mutuellement s’ils ne sont pas fatigués de faire toujours la même chose. Åsleik, vexé de la supériorité qu’a l’air de s’accorder Asle sur lui, affirme que la pêche apporte plus de bon sens que la peinture et moins de monotonie. Citons-le (bien que ce ne soit pas facile de découper une tranche de texte chez Fosse et que les remarques du narrateur s’interposent dans les propos d’Åsleik):

(…) pêcher c’est quelque chose qu’on entreprend de faire, quelque chose qu’on fait, c’est une action, oui, un acte concret, il utilise les grands mots mais là il peut se le permettre, il dit, et quand on effectue cet acte concret, donc la pêche, on le fait pour la première fois, et par la suite on le refait, et on le refait encore, oui, ça aussi il faut le dire, il dit, Åsleik, et à la fin on a acquis tout un tas de connaissances sur la pêche, où le poisson séjourne, quand il mord, on apprend plein de choses au sujet des balises et des marques, car chaque balise et chaque marque ont leur propre rôle, tu en as certaines qui sont utiles à marée haute et tu en as certaines qui sont utiles à marée basse, et je ne te parle même pas des courants ! (p. 129)

Peut-on dire plus clairement ce que c’est que faire ?

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Sur L’Autre nom

C’est une singulière expérience que de lire ce récit poétique de Jon Fosse.

Car Jon Fosse est un écrivain qui donne envie d’écrire, et d’écrire comme lui, un long monologue qui s’ouvre par “Et”, et qui n’a pas de points (à moi qui ne fais que des parenthèses et des phrases coupées de peur qu’on me coupe. Et qui m’immobilise à la moindre perturbation comme un moucheron). La phrase de Jon Fosse exclut la parenthèse dans la mesure où tout est prélude à autre chose, suit le cours d’un déplacement du narrateur, de ses multiples divagations, digressions, répétitions, infimes variations. Et de digression en digression, de répétition en répétition, de variation en variation coule un récit envoûtant dont les mots ressemblent aux flocons de ses paysages enneigés, à ses fjords, à l’eau qui sourd des roches en per…

Explosion. Dans la rue, une bande de lycéens vient de faire exploser un pétard qui m’a transpercé les oreilles, et ma main s’est brutalement crispée.

Dans un pays en proie aux bombardements, pourrait-on écrire comme Jon Fosse avec tant de silence dans les mots ? (Je me souviens de la maraîchère ukrainienne qui racontait: “Les moteurs d’avions, d’hélicoptères, tout le temps, et puis boum, boum, boum…”)

Je ne sais pas si on le pourrait. Cette “prose lente”, comme dit l’auteur, est signifiante dans sa coulée même, car elle dit que Asle, son narrateur, peintre d’un certain renom qui expose régulièrement dans une galerie, n’est pas si différent de son homonyme et ami Asle, peintre qui se noie dans l’alcool pour ne pas se noyer dans la mer, et que le narrateur Asle emmène à l’hôpital en état de coma éthylique. Cette coulée d’écriture dit aussi que “la différence n’est pas si grande, oui, la différence entre la vie et la mort, entre les vivants et les morts, bien que cette différence paraisse indépassable elle ne l’est pas” (p. 73). Asle le narrateur parle tous les jours à sa femme décédée Ales, également peintre, et je retrouve dans cette proximité des morts et des vivants la sensibilité nordique qui m’avait envoûtée chez Selma Lagerlöf.

Le lent flot d’écriture dit aussi beaucoup de choses sur voir, sur peindre, sur l’amitié, sur Dieu, sur la prière, et de manière plus générale sur la lumière, avec une musicalité qui fait de l’ensemble un air sans début ni fin, un « palais d’échos », comme dit Feya Dervitsiotis*.

Je sens qu’après avoir obtenu le Nobel 2023, son auteur va entrer en lice pour le prix Patte 2024…

*Voir son excellente analyse dans la revue En Attendant Nadeau https://www.en-attendant-nadeau.fr/2021/11/03/jon-fosse-romancier/

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Dernières notes de janvier

Question de place

Il y a des jours où, je ne sais pas pourquoi, tout ce que je fais ou dis est un peu à côté de la plaque. Hier, en allant au marché, un Monsieur m’a dit “bonjour”. J’ai répondu poliment, puis je l’ai dévisagé et lui ai dit : “On se connaît ?” Gêné, il a marmotté quelque chose d’incompréhensible et s’est détourné.

Puis, chez mon vendeur préféré de pommes, poires, endives, la queue était longue. Il n’y avait plus que deux personnes devant moi quand j’ai vu arriver une non-voyante. Je l’ai prévenue de l’attente et lui ai proposé ma place. Elle m’a répondu : “Mais non, j’attendrai comme tout le monde”. Elle s’est mise en bout de file en répétant : “Je fais la queue comme tout le monde”.

Autre question de place 

Dans le métro, une dame grande, un peu vieille (quatre ans de moins que moi, peut-être ?) me demande avec angoisse de lui céder le strapontin sur lequel je suis assise. Je me lève, légèrement étonnée car le strapontin d’à côté est libre (près d’un homme debout qui consulte son téléphone). Elle ne s’assied pas et dit, suppliante, au bord des larmes : « Je suis électrosensible et ne supporte pas les téléphones ! ». Elle regarde autour d’elle d’un air éperdu, puis descend précipitamment à la station suivante. Que pouvais-je faire pour elle dans ce wagon plein de smartphones, comme tous les wagons de tous les métros de partout ?

Au musée du Louvre une demi-heure plus tard, je suis frappée par la ressemblance de cette femme (qui n’avait pas tout à fait quitté mon esprit) avec le modèle d’un portrait de Géricault : La Monomane du jeu, appartenant à la série des cinq “Monomanes”. Même visage en longueur, même regard tourné vers le dedans.

Chez moi, Internet me dit que l’hypersensibilité électromagnétique (HSEM) est reconnue par l’OMS sans que soit identifié le syndrome qui en est la cause. Puis je navigue vers des photos des extraordinaires Monomanes de Géricault, et enfin vers un article de Jean-Yves Tadié, Proust et la peinture : il analyse comment l’écrivain, à travers son narrateur ou certains de ses personnages, aime à retrouver dans la peinture des traits particuliers des personnes qu’il connaît.

 

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Bibliophilie

Je n’ai rien d’une bibliophile. Les beaux livres ont tendance à m’intimider car je ne traite pas extrêmement bien les livres ordinaires que je possède.

Lionel Ray, “Les Récits de l’ombre et autres poèmes”, Gallimard, 2023, p. 22.

Or, ayant récemment eu à rédiger une note de lecture sur le dernier recueil du poète Lionel Ray, Les Récits de l’ombre, publié l’automne dernier chez Gallimard*, je me suis aperçue que deux séries de poèmes de ce livre avaient été préalablement publiées aux éditions d’art FMA en 2020 et 2021, avec des illustrations originales du peintre Bernard Alligand. Je suis allée voir ces livres et j’ai rencontré Bernard Alligand et Françoise Maréchal-Alligand, l’éditrice, avec lesquels j’ai sympathisé.

Site internet des éditions FMA

Le Récit des ombres est un leporello (livre que l’on peut déplier comme un accordéon). Ce qui séduit d’abord, c’est l’image d’un homme seul assis dans un noir profond devant une baie lumineuse — par exemple un poète à sa table de travail dans l’ombre d’un lieu illuminé d’un grand vitrail. Mais j’ai été surtout étonnée par d’autres peintures représentant, en contre-plongée, un gratte-ciel. Aucun des poèmes du recueil ne fait, à ma connaissance, allusion à un  immeuble particulier (si l’on excepte une “dédicace”, parmi d’autres, “À des architectures sévères”). Or la veille, me promenant dans Paris, j’avais levé les yeux sur un édifice, et pensé fugacement à Lionel Ray, me disant que c’était une poésie qui donnait une architecture solide à sa profonde mélancolie : “Avec les mots construire le temps d’après, / Le temps d’avant, et regarder” (p. 38).

“Le Miroir de personne”, éditions d’art FMA, 2020.

Le deuxième livre des éditions FMA, intitulé Le Miroir de personne, est encore plus extraordinaire. Sa surface est argentée, brillante comme un miroir, et en même temps granulée ou gaufrée, ne reflétant rien. C’est exactement un « miroir de personne » dont on peut sentir au toucher le grain noir, comme une plage de lave ou de sable calciné.

Je me suis procuré ces livres et les ai installés chez moi bien en vue. Non pour faire joli, mais parce qu’ils me font découvrir une manière de lire inconnue de moi : plus fugace (mon regard accroche parfois une page en passant), plus tactile, plus rêveuse (ou différemment rêveuse), et en même temps moins séparée du monde. Je les ouvre n’importe où, les change de place, les penche de haut en bas et de gauche à droite… je découvre  à chaque fois des détails nouveaux et prends avec eux des libertés qui n’ont plus rien à voir avec mon griffonnage habituel (que je conserve toutefois avec “les livres de travail, car les marges c’est fait pour être occupé”, m’ont dit l’autre jour avec bienveillance Françoise et Bernard Alligand).

* Cet article sur Lionel Ray devrait paraître dans le numéro de printemps de la revue Diérèse de Daniel Martinez.

 

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Chagrin de mots 2

« Parfois les mots tournent mal », disais-je ici l’autre jour.

J’étais prête à accueillir dans mon vocabulaire personnel le mot attrition dont les sonorités mélancoliques me plaisaient. Je voyais un vieillard barbu assis, la tête dans la main, accompagné d’un chien efflanqué. Ou un personnage comme celui qui apparaît au début du dernier film de Victor Erice, vivant de ses regrets dans une propriété nommée Triste le roi.

Attrition signifie au départ « usure par frottement » et s’emploie en médecine. On l’a aussi, hélas, entendu récemment dans un sens militaire à propos de l’Ukraine (et c’est peut-être pour ça que le mot me trotte dans la tête) : “guerre d’attrition”.

En théologie, le mot désigne le regret d’avoir offensé Dieu. Mais c’est une contrition un peu intéressée, dominée par la peur des peines de l’enfer.

Voilà qui commence à manquer d’allure.

Attrition est enfin un terme de marketing. L’attrition de la clientèle — churn en anglais — c’est la perte totale ou partielle de clients pour une entreprise. Cela se mesure par un taux d’attrition, churn rate en anglais.

Je sens que sur le marché des mots je ne vais pas retenir cette offre qui me donne soudain envie d’éternuer : churn… churn… atttrition… attttrition…

Illustration de Kate Greenaway (1846-1901)

Les mots tournent mal ? Comme pour dissiper mon humeur chagrine, me revient en mémoire une ronde anglaise qui me montre qu’avec les mots on peut faire tourner les choses comme on veut : Ring-a ring-a rosies / A pocket full of posies / A-tishoo, a-tishoo / We all fall down.

 

 

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Chagrin de mots 1

Parfois les mots tournent mal.

Mutin, par sa proximité avec lutin, est charmant : « Cet enfant a un petit air mutin ». Le mot n’est pas désagréable non plus dans le sens de révolté : « Des soldats mutins abattirent le généralissime ».

Mais sa féminisation peut lui donner une connotation vulgaire : dans « une fille mutine », je ne peux pas m’empêcher de voir une nymphette que l’on peut lutiner.

Je comprends bien que ce n’est pas le mot qui est en cause mais ce qu’on en fait. Si je devais m’en prendre à un mot, ce serait plutôt au verbe lutiner qui donne une connotation espiègle à des privautés agressives.

Illustration de Joseph Pinchon pour L’Arbre de Georges Rodenbach : “Ils sont entrés, ont voulu se mêler à la fête, lutiner les filles”…

Il n’empêche que j’hésite à employer le mot mutine et que ça me donne un peu de chagrin.
(À suivre)

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Mes trois lectures préférées de 2023

L’année est suffisamment proche de sa fin pour que je puisse en être sûre.

(Deux de ces livres appartiennent au siècle dernier, mais les éditions Corti ont publié La Maison disparue en 2023. La lecture de L’Anneau maudit de Lagerlöf (Actes Sud) m’a été suggérée par le retour en salle des films de Viktor Sjöström en septembre dernier).

J’ai déjà posé ma patte sur chacun d’eux cette année. Je me demande maintenant : pourquoi ces trois-là ?

Pas pour leurs idées, leur genre littéraire ou leur sujet. (Parlons vite du « sujet »: j’ai été, par exemple, un peu peinée quand des personnes que je connais rechignaient à lire Triste Tigre de Neige Sinno — numéro 4 dans mes préférences, à égalité avec Lamiel de Stendhal — sous prétexte que : « Ah, encore l’inceste ». Il est injuste de rejeter d’avance un livre pour son sujet).

Ce qui m’a retenue dans ces trois livres c’est plutôt :

• Des phrases surprenantes, émouvantes, drôles ou suggestives : rythme, syntaxe, choix des mots. J’ouvre Jacques Ancet à n’importe quelle page :

On dit : le vent se lève, mais est-ce bien le vent ? Plumes, pétales.

(Surtout « plumes, pétales ». Sans article, comme en train de s’envoler.)

• En lien avec ce premier critère, La création d’un univers singulier. Un personnage d’Adelheid Duvanel s’appelle Hubert Pleinement, n’aime pas les gestes pathétiques, pense que dans la vie personne ne le croit : « Aussi souligne-t-il ses propos de mimiques censées les expliciter ». Duvanel dote ses personnages et ses situations de caractéristiques hétérogènes minutieusement décrites qui parlent à l’imagination.

• Une composition : les éléments s’enchaînent, consonnent ou contrastent. Comme il y a un rythme de phrase, il y a un rythme de pages, de chapitres ou d’ensembles plus grands. On le perçoit bien dans les récits de Selma Lagerlöf, mais aussi dans la progression du poème de Jacques Ancet qui explore son beau titre dans une série de variations musicales. (Triste Tigre de Neige Sinno est, lui aussi, très finement composé. En revanche, Lamiel de Stendhal — son ex aequo dans mon classement 2023 — (dont un personnage “horriblement bossu” a un nom digne d’Adelheid Duvanel, le docteur Sansfin) est fait à la diable, inachevé, et c’est aussi son charme. On croit voir les brouillons barbouillés d’annotations sibyllines et toute l’agitation de l’esprit de l’auteur.)

Je note que sur mes trois livres, deux sont des traductions. On dirait que la langue originale n’est pas nécessaire pour que j’apprécie la beauté d’une œuvre, qui tient finalement beaucoup pour moi à l’énergie qui s’en dégage. J’admire les traducteurs qui ont su transposer cette énergie.

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Une ravie

Confucius revoit calmement sa vie dans un célèbre aphorisme :

À quinze ans, je résolus d’apprendre. À trente ans, je m’affermis dans la Voie. À quarante ans, je n’éprouvais plus aucun doute. À cinquante ans, je connaissais les décrets du Ciel. À soixante ans, j’avais un discernement parfait. À soixante-dix ans, j’agissais en toute liberté, sans pour autant transgresser aucune règle. (Entretiens, livre II, 4).

Deux mille quatre cent quarante-six ans plus tard je lui emboîte enfin le pas.

Lac Léman, décembre 2023

Une grande liberté du septantaire (comme j’appelle en ce moment les gens de 70 ans et plus) est, selon moi, de tomber amoureux de toute sorte de gens et de choses avec plus de cœur et d’imagination que d’agitation hormonale. Ces dix derniers jours, par exemple, je me suis enflammée pour une ville que je ne connaissais pas avant : Lausanne ; et pour un acteur de cinéma : Kôji Yakusho, qui joue dans le film Perfect days de Wim Wenders.  Ce personnage est sans aucun doute l’incarnation de la liberté intérieure qui ne “transgresse aucune règle“.

Kôji Yakusho, photo Dania Maxwell pour Los Angeles Time

La septantaine me fait parfois ressembler à une ravie en bonnet rouge et bras levés, comme celui dont le long buste blanc surgissait d’une fenêtre dans notre crèche de Noël.

Avec la différence qu’aucune bonne nouvelle ne s’annonce en ce Noël 2023 pour le monde.

Mais un autre sage va peut-être me souffler : “Il reste l’Espérance”. Des trois vertus théologales, c’est en effet ma préférée.

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Assise à mon bureau…

… sur un fauteuil pivotant qui me donne accès à une petite bibliothèque, je lisais Henri Michaux : Vous aimez quelqu’un, vous l’admirez ? Essayez plutôt de produire en vous ce qui paraît si extraordinaire en l’autre. (Passages.)

Et l’air s’est fait plus léger. Merci à ce poète qui me libère de la vénération que je lui porte !

J’ai pensé à Beckett  qui conseillait à  Charles Juliet : Éloignez-vous, et de moi, et de vous. 

Et de vous ? Beckett fait maintenant pivoter mon fauteuil vers Antonio Porchia : Et si je ne pouvais m’éloigner de moi, je ne pourrais m’approcher de personne, de rien. Même pas de moi. (Voces reunidas, traduction de ma patte).

… Et Porchia me tourne à son tour vers une semaison de Philippe Jaccottet, via Jacques Lèbre à la première page du Poète est sous l’escalier : L’attachement à soi augmente l’opacité de la vie. Un moment de vrai oubli, et tous les écrans les uns derrière les autres deviennent transparents, de sorte qu’on voit la clarté jusqu’au fond, aussi loin que la vue porte ; et du coup plus rien ne pèse. Ainsi l’âme est vraiment changée en oiseau.

Qu’il est bon, pour l’envol de l’âme, d’avoir un fauteuil de bureau pivotant et une bibliothèque amie dans son dos !

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