Pour faire écho à ce que je disais récemment sur Rimbaud, je retrouve mon cher Guillevic dont toute la poésie révèle un intense besoin de toucher quelque chose « qu’on ne connaît pas » (Creusement p. 77)
Toucher c’est découvrir,
Essayer
De toucher quelque chose
De ce qu’on touche,
Un quelque chose
Qu’on ne connaissait pas,
Qu’on ne connaît pas
Au moment
Où l’on va toucher,
Un quelque chose
Qu’on espère acquérir
Et garder.
Toucher pour découvrir, comme les enfants. Un jour je creuserai ça.
Et Guillevic me donne aussi l’occasion de renforcer ma conviction que ce qui se joue dans la création littéraire est de l’ordre du toucher (Etier, p. 118-119)
Dire n’est ici qu’un moyen
Pour arriver à quelque chose
Qui serait de l’ordre
Plutôt du toucher,
D’un autre toucher.
Comme si les mots, les phrases
Étaient en nous les organes
D’un sixième sens.
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