L’oiseau dans ma tête

Corneille, Femme et oiseau

J’ai dans ma tête un oiseau qui dit des petites choses pointues.

Ça peut être un pinson qui pépie : « Crois-tu ? crois-tu ? », ou d’autres mots terminant par u. Il est sans-gêne, contrariant, aimant mieux les exceptions que les règles, et il suffit que je dise : « telle chose est comme ceci » pour qu’il me fasse trouver une circonstance où elle est plutôt comme cela.

Mais il serait faux de dire que mon oiseau ne cherche qu’à me faire enrager. Décousu comme un enfant, il décale et ponctue. Poussant sa petite note comme au hasard, Il accentue les parenthèses, dévie les propositions, saute toujours sur autre chose et me laisse en suspens. Sa note est un souffle d’air qui soulève un filament de pensée, insouciant battement d’aile d’un autre qui me traverse par hasard. Par hasard ? Un autre ? Crois-tu ?

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