Gestes naturels

Comment éradique-t-on aujourd’hui les insectes qui nous piquent ? Avec Pyrel, « le geste naturel » à base de pyrèthre végétal, et avec les autres produits aux huiles essentielles aussi aimables qu’inopérants qui ont remplacé le RAID (« tue raide », disait la pub de ma jeunesse).

Avec Pyrel, nous atteignons une certaine sagesse qui me rappelle ce haïku d’Ôtomo Oemaru :

A l’égal du Bouddha
je me laisse boulotter
par les moustiques d’équinoxe

Mais en fait de “geste naturel”  je trouve à la même page, de Natsume Seibi :

Écrasant une mouche
je voudrais
les tuer toutes !

 

 

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Je lis maintenant Henri Michaux (Tranches de savoir) :

« Aidons les vaches à ruminer », dit le bienveillant, posant sa fourchette un instant.

« Venez céans », dit le squale, et il le mangea. Le squale était mangeur d’hommes, mais l’époque était polie.

Celle de Colette était rude. Sur France Inter hier matin, Antoine Compagnon évoquait l’amour de Colette pour les bêtes qui ne la dispensait pas de pratiquer une euthanasie rapide quand elle l’estimait nécessaire. Julien Green rapporte dans son Journal :

En arrivant, Cocteau nous montre un oiseau malade qu’il a trouvé dans les Champs Élysées. Colette le prend, l’examine, et va lui tordre le cou dans le jardin. Ce n’était pas cruauté mais pitié. Colette ne faisait pas de sensiblerie. Fille de la campagne, elle n’avait rien de mièvre.

Colette tuait raide.

En fin d’émission, une voix ancienne et anonyme dit :

Colette n’a jamais compris que l’on prolonge la vie d’une bête infirme, d’un chien aveugle, d’un animal mutilé.

Perplexité.

 

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4 réponses à Gestes naturels

  1. Robinet dit :

    Tordre le cou des malheurs qui nous assaillent et se tordre de rire de trop se prendre au sérieux! J’aime le flegme de Colette qui ne s’en laisse pas compter et ne confond pas amour et sensiblerie. J’admire tes sauts de mouette qui nous donnent ce beau florilège, mais je n’ai pas encore trouvé le bon remède pour apaiser les piqûres qui nous assaillent tout au long de la vie. Colette, impassible sur son divan, à la lumière de son fanal bleu, demeure pour moi un merveilleux modèle; dévorant la vie jusqu’au bout, sans craindre de se faire boulotter par elle! Julien Green l’appelait la “grosse abeille” tant elle savait bien butiner. Un abrazo…

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