Sympathie équivoque
Quand j’avais onze ans, grand-mère disait que j’avais une araignée dans la tête.
Plus tard, Louise Bourgeois m’a aidée à sympathiser avec les araignées.
Maintenant, je sais que l’araignée reconstruira la toile que ma tête de loup est en train d’avaler. Je la fais disparaître en admirant d’avance sa ténacité, et je me souviens de cette phrase citée par Bachelard dans La Terre et les rêveries du repos : « Je voudrais être comme l’araignée qui tire de son ventre tous les fils de son œuvre ».
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Insularité
C’est un mot qu’aime Henri Michaux.
Je voudrais gagner en insularité, et qu’importe si l’île est un îlot du moment qu’il est mien.
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Trois poèmes de Michèle Finck
Mot qui manque
Touche au fond
De l’origine
*
La mer relie
À ce qui nous dépasse
Ainsi la poésie
*
Le mot
Qui manque
N’existe
Pas
Mais
Il
Annonce
La
Poésie
Balbuciendo est le titre d’un autre livre de Michèle Finck. Je sens que je n’ai pas fini de découvrir cette « voix rythme » et cette écriture hybride en vers, en prose, en récit, en poème, toujours en mouvement.
oh! les araignées, comme elles m’ont fait rêver… En témoigne ce petit poème que je recopie pour toi (Cf. Brèches):
Je porte un rêve d’araignée
débarrassée de ses fils
devenue proie consentante
dans les rais du soleil
Un abrazo !
Merci, Jacques, pour ce beau rêve d’araignée solaire.
Un abrazo