Toucher les livres

Comment touche-t-on les livres qu’on possède ?

Je connais quelqu’un qui les recouvre soigneusement de plastique transparent avant de les avoir lus et qui les replace soigneusement au bon endroit de la bibliothèque après les avoir lus.

C’est loin d’être mon cas. Mais je ne les pose jamais ouverts à l’envers et je n’écorne jamais les pages. Je me débrouille pour trouver un marque-page, par exemple un ancien billet de spectacle qui me rappelle des bons souvenirs.

J’ai l’habitude de souligner ou de noter d’une croix au crayon les passages qui me plaisent.
Au crayon, pas à l’encre. J’écris parfois sur des post it, mais pas souvent. J’ai un cahier de notes, plutôt.

Autrefois j’avais des scrupules à mettre ainsi des croix sur mes livres, mais je me suis aperçue, quand je les reprends à plusieurs années d’écart, que je ne change pas, que ce sont toujours les mêmes choses qui attirent mon attention. Et comme on n’a pas le temps de tout relire…

Il y a des pratiques nettement plus désinvoltes que les miennes : à l’heure de la réédition des œuvres de Céline en Pléiade, je ris d’une anecdote rapportée par Nathalie Piegay-Gros dans Le Lecteur : un homme découpait avec des ciseaux dans les livres qu’il lisait tout ce qui lui déplaisait. Il avait ainsi gardé moins de 10 pages du Voyage au bout de la nuit.

Nathalie Piegay-Gros cite aussi un passage du Livre à venir de Blanchot. Je n’ai pas le livre sous la main mais quelques extraits dans mon cahier :

Le livre n’est pas fait pour être respecté. La lecture est un bonheur qui demande plus d’innocence et de liberté que de considération. (…) Le lecteur peut se livrer à une lecture légère comparable à une danse autour du texte qui annonce le bonheur de la lecture (…).

À suivre.

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Une réponse à Toucher les livres

  1. françois le guennec dit :

    Dix pages du Voyage, parce qu’il faut tout de même marquer cette date dans la disparition de la littérature. C’est d’ailleurs Antoine Compagnon qui est entré à l’Académie, pas Pierre Bayard.
    S’agissant de notes de lecture, il y a trop d’indélicats qui soulignent au crayon (parfois même à l’encre) des paragraphes entiers et restituent le livre sans les effacer.

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