Après…

Il y a des petits mots dont le sens se restreint d’un côté pour s’étendre d’un autre.
C’est le cas de après.

On n’entend plus trop l’expression populaire : “J’ai accroché ma veste après le porte-manteau”, au lieu de “sur le porte-manteau”.

Mais un nouvel après, sans nom derrière, s’entend dans les bureaux, dans les magasins, dans les cafés, dans l’autobus, dans la rue, dans toutes les conversations quotidiennes, et je viens de l’entendre à la radio au cours d’une émission de gastronomie où le cuisinier continuait par :… Bon, voilà. Ce qui donnait quelque chose comme : “Moi je travaille avec des ingrédients comme ça. Après… Bon, voilà”.

Autre exemple fréquent de l’emploi de ce mot : “Moi je vous dis ça pour vous conseiller. Après…” Ici, pause dans laquelle est sous-entendu : « Vous faites ce que vous voulez ». Il faut insister sur la dernière syllabe mais pas trop : aprèès ; et la faire suivre d’un petit silence ‒ cou légèrement tendu, sourcils ou épaules haussés. Mais pas trop.

Je ne sais pas bien la catégorie grammaticale de cet après qui n’est pas une préposition : entre adverbe  de temps (mais pas vraiment), et conjonction (vaguement synonyme de mais sans franche opposition, plutôt une légère restriction).

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5 réponses à Après…

  1. Jacques Lèbre dit :

    après tout…
    (avec un sourire, chère Nathalie).

  2. robinet dit :

    Les mille facettes du monde d”après”… la technique, la vitesse, les médias. Quand tout s’embrouille avec désinvolture par lassitude ou manque d’attention. Il n’ y a plus que les mouettes pour picorer ce qui passe inaperçu. Et s’inquiéter de cette mauvaise nourriture!

    Un abrazo

  3. Dany Pinson dit :

    Après… Une interjection ?

    A quand votre avis, chère Nathalie auditrice (et peut-être téléspectatrice), sur :
    – l’épouvantable mésemploi de la préposition SUR – ”je vais sur Paris, on est sur un buffet Henri II, vous êtes sur un banana split”,
    – la vertigineuse répétition de la locution EN FAIT : à la télé, rares sont ceux qui arrivent à prononcer une phrase sans y glisser deux ou trois ”en fait”, qui remplacent les anciens ”disons que”, et plus récents ”c’est vrai que”.

  4. De courson dit :

    Chez nous en Bourgogne c’est souvent qu’on dit après le porte-manteau
    Aprèès … en face la mer (que nous n’avons pas) et je suis sur DIJON ça arrive aussi
    Et c’est qui qui met le couvert ?
    C’est kiki bien sûr
    Je dis ça je dis rien

  5. Francis TOQUÉ dit :

    et bein dis donc !

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