Picorage de janvier

En lisant Henry James,

je pense à tous ces cadeaux, bons ou mauvais, que nous font, malgré nous, les morts.

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Sur Simone de Beauvoir

Je crois que son livre La Vieillesse est aussi profond, pertinent et important sur la condition des vieillards que Le Deuxième sexe sur celle des femmes.
Mais j’ai du mal à mourir d’envie de le lire. Autant j’ai été ravie de découvrir à vingt ans qu’on ne naît pas femme, on le devient, autant les analyses du devenir vieillard me rendent morne.

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Le mouvement poreux et changeant de la pensée

En lisant L’Homme sans qualités de Robert Musil, je savoure la manière dont son esprit revient par des réserves ou des précisions sur ce qu’il vient d’énoncer.
Exemple :
Il développe les pensées que remue son personnage dans plusieurs « couches » de son esprit, puis dit :
Bien entendu, il ne faut pas prendre ces couches à la lettre comme s’il s’agissait de différentes profondeurs, de différents sols entassés les uns sur les autres ; elles sont simplement l’expression du mouvement poreux et changeant de la pensée lorsqu’elle se trouve sous l’influence d’émotions très contrastées.

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5 réponses à Picorage de janvier

  1. Vous êtes, chère Nathalie, une véritable femme-livre !
    Beauvoir, Musil, James… moi qui suis occupé à lire Robert Harrison (lequel entre autres
    parle de Nietzsche et des tragiques) mais sans perdre de vue les quelque quatre-vingt textes de mon prochain cours, je me sens emporté par une ivresse quasi-dionysiaque !
    Amicalement,

  2. robinet dit :

    Parvenu à mon âge, je pourrais me plonger dans “La vieillesse” de S. De Beauvoir sans trop de ‘mornitude’ (ne rechigne pas bel ânon du langage !), mais cette dame si savante me glace un peu ! Parcours du combattant qui me laisse hors d’haleine, mais le parcours réserve encore des surprises tel un ciel orageux percé par le soleil. Surtout ne pas se prendre au sérieux quand la bibliothèque pleine vous nargue avec dédain, car vous ne savez plus rien, hormis justement ces rares incursions de la lumière qui jouent sur les rayons surchargés!! Il est temps de rire comme Socrate !
    De vuelta por un rato. Un abrazo.

  3. Tania dit :

    Votre première phrase me rappelle l’excellent “Don des morts” de Danièle Sallenave.

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